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| | GRAND CORPS MALADE : MIDI 20 | |
| | Auteur | Message |
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Mage' Uscule Magistrat Lyrical (admin)
Nombre de messages : 1212 Age : 32 Localisation : Dans ma pense... (81) Date d'inscription : 08/10/2005
| Sujet: GRAND CORPS MALADE : MIDI 20 Lun 5 Juin - 12:29 | |
| 01 ; LE JOUR SE LEVE :
Le jour se lève sur notre grisaille, sur les trottoirs de nos ruelles et sur nos tours Le jour se lève sur notre envie de vous faire comprendre à tous que c'est à notre tour D'assumer nos rêves, d'en récolter la sève pour les graver dans chaque mur de pierre Le jour se lève et même si ça brûles les yeux, on ouvrira grand nos paupières Il a fait nuit trop longtemps et avancer sans lumière nous a souvent fait tâtonner Personne à pardonner, si on est là aujourd'hui c'est juste qu'on a pas abandonné On a cherché la lueur de l'aube en sachant qu'elle avait la couleur de l'espoir On s'est armé de nos stylos pour écrire nous-mêmes la suite de toute cette histoire Le jour se lève, sort de sa grève, c'est grave à quel point la nuit a été agitée On en a de belles à raconter même si j'imagine que ça sera sûrement loin de tes JT Le soleil éclaire notre papier qu'on avait gratté dans l'ombre pendant toute la nuit La chaleur fait couler l'encre, nos mots quittent nos cahiers, nos voix sortent de l'ennui Alors nous allons prendre la parole, monter sur scène pour un moment, j'espère que t'en as conscience Finies la patience et la méfiance, on s'offre simplement avec l'écriture une renaissance Le jour se lève et son glaive de lave nous lave des peines et douleurs du passé Notre avenir est lancé... tu nous écouteras et diras franchement ce que t'en as pensé Le jour se lève et la joie se livre, la soif se lit sur nos lèvres, tu devrais nous suivre Si notre heure est brève, nous allons quand même la vivre, Nous ne sommes pas bons élèves mais l'envie nous enivre Alors à ton tour ouvre les yeux, approche toi et observe avec curiosité Le souffle et l'enthousiasme d'une brigade de poètes sortis tout droit de l'obscurité Ne prends pas ça pour de l'arrogance mais on sent que c'est notre heure et ça fait du bien Notre passion va nous nourrir et je vais retrouver le sourire dans le regard de tous les miens Le jour se lève, on le doit peut-être qu'à nous et quand je dis ça, c'est pas juste une métaphore Le jour se lève et si ça se trouve, c'est uniquement parce qu'on l'a espéré fort Le jour se lève sur notre grisaille, sur les trottoirs de nos ruelles et sur nos tours Le jour se lève sur notre envie de vous faire comprendre à tous que c'est à notre tour Notre futur est incertain, c'est vrai que ces deux mots là vont toujours de paire Mais notre jour s'est bien levé, dorénavant il sera difficile de nous faire taire.
Dernière édition par le Lun 5 Juin - 12:31, édité 1 fois | |
| | | Mage' Uscule Magistrat Lyrical (admin)
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| Sujet: Re: GRAND CORPS MALADE : MIDI 20 Lun 5 Juin - 12:30 | |
| 02 ; SAINT DENIS :
J'voudrais faire un slam pour une grande dame que j'connais depuis tout petit J'voudrais faire un slam pour celle qui voit ma vieille canne du lundi au samedi J'voudrais faire un slam pour une vieille femme dans laquelle j'ai grandi J'voudrais faire un slam pour cette banlieue nord de Paname qu'on appelle Saint-Denis Prends la ligne D du RER et erre dans les rues sévères d'une ville pleine de caractère Prends la ligne 13 du métro et va bouffer au McDo ou dans les bistrots d'une ville pleine de bonnes gos et de gros clandos Si t'aimes voyager, prends le tramway et va au marché. En une heure, tu traverseras Alger et Tanger. Tu verras des Yougos et des Roms, et puis j't'emmènerais à Lisbonne Et à 2 pas de New-Deli et de Karashi (t'as vu j'ai révisé ma géographie), j't'emmènerai bouffer du Mafé à Bamako et à Yamoussoukro Et si tu préfères, on ira juste derrière manger une crêpe là où ça sent Quimper et où ça a un petit air de Finistère Et puis en repassant par Tizi-Ouzou, on finira aux Antilles, là où il y a des grosses re-noi qui font « Pchit, toi aussi kaou ka fé la ma fille ! » Au marché de Saint-Denis, faut que tu sois sique-phy. Si t'aimes pas être bousculé tu devras rester zen Mais sûr que tu prendras des accents plein les tympans et des odeurs plein le zen Après le marché on ira ché-mar rue de la République, le sanctuaire des magasins pas chers La rue préférée des petites rebeus bien sapées aux petits talons et aux cheveux blonds peroxydés Devant les magasins de zouk, je t'apprendrai la danse. Si on va à la Poste j't'enseignerai la patience... La rue de la République mène à la Basilique où sont enterré tous les rois de France, tu dois le savoir ! Après Géographie, petite leçon d'histoire Derrière ce bâtiment monumental, j't'emmène au bout de la ruelle, dans un petit lieu plus convivial, bienvenu au Café Culturel On y va pour discuter, pour boire, ou jouer aux dames. Certains vendredi soir, y'a même des soirées Slam Si tu veux bouffer pour 3 fois rien, j'connais bien tous les petits coins un peu poisseux On y retrouvera tous les vauriens, toute la jet-set des aristocrasseux Le soir, y'a pas grand chose à faire, y'a pas grand chose d'ouvert A part le cinéma du Stade, où les mecs viennent en bande : bienvenue à Caillera-Land Ceux qui sont là rêvent de dire un jour « je pèse ! » et connaissent mieux Kool Shen sous le nom de Bruno Lopez C'est pas une ville toute rose mais c'est une ville vivante. Il s'passe toujours quelqu'chose, pour moi elle est kiffante J'connais bien ses rouages, j'connais bien ses virages, y'a tout le temps du passage, y'a plein d'enfants pas sages, j'veux écrire une belle page, ville aux cent mille visages, St-Denis-centre mon village J'ai 93200 raisons de te faire connaître cette agglomération. Et t'as autant de façons de découvrir toutes ses attractions. A cette putain de cité j'suis plus qu'attaché, même si j'ai envie de mettre des taquets aux arracheurs de portables de la Place du Caquet St-Denis ville sans égal, St-Denis ma capitale, St-Denis ville peu banale.. où à Carrefour tu peux même acheter de la choucroute Hallal ! Ici on est fier d'être dyonisiens, j'espère que j't'ai convaincu. Et si tu m'traites de parisien, j't'enfonce ma béquille dans l'... J'voudrais faire un slam pour une grande dame que j'connais depuis tout petit J'voudrais faire un slam pour celle qui voit ma vieille canne du lundi au samedi J'voudrais faire un slam pour une vieille femme dans laquelle j'ai grandi J'voudrais faire un slam pour cette banlieue nord de Paname qu'on appelle Saint-Denis | |
| | | Mage' Uscule Magistrat Lyrical (admin)
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| Sujet: Re: GRAND CORPS MALADE : MIDI 20 Lun 5 Juin - 12:33 | |
| 03 ; JE DORS SUR MES DEUX OREILLES : J'ai constaté que la douleur était une bonne source d'inspiration Et que les zones d'ombre du passé montrent au stylo la direction La colère et la galère sont des sentiments productifs Qui donnent des thèmes puissants, quoi qu'un peu trop répétitifs A croire qu'il est plus facile de livrer nos peines et nos cris Et qu'en un battement de cils un texte triste est écrit On se laisse aller sur le papier et on emploie trop de métaphores Pourtant je t'ai déjà dit que tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts C'est pour ça qu'aujourd'hui j'ai décidé de changer de thème D'embrasser le premier connard venu pour lui dire je t'aime Des lyrics pleins de vie avec des rimes pleines d'envie Je vois, je veux, je vis, je vais, je viens, je suis ravi C'est peut-être une texte trop candide mais il est plein de sincérité Je l'ai écrit avec une copine, elle s'appelle Sérénité Toi tu dis que la vie est dure et au fond de moi je pense pareil Mais je garde les idées pures et je dors sur mes 2 oreilles Evidemment on marche sur un fil, chaque destin est bancal Et l'existence est fragile comme une vertèbre cervicale On t'a pas vraiment menti, c'est vrai que parfois tu vas saigner Mais dans chaque putain de vie, y'a tellement de choses à gagner J'aime entendre, raconter, j'aime montrer et j'aime voir J'aime apprendre, partager, tant qu'y a de l'échange y'a de l'espoir J'aime les gens, j'aime le vent, c'est comme ça je joue pas un rôle J'ai envie, j'ai chaud, j'ai soif, j'ai hâte, j'ai faim et j'ai la gaule J'espère que tu me suis, dans ce que je dis y'a rien de tendancieux Quand je ferme les yeux, c'est pour mieux ouvrir les cieux C'est pas une religion, c'est juste un état d'esprit Y'a tellement de choses à faire et ça maintenant je l'ai compris Chaque petit moment banal, je suis capable d'en profiter Dans la vie j'ai tellement de kifs que je pourrai pas tous les citer Moi en été je me sens vivre, mais en hiver c'est pareil J'ai tout le temps l'oeil du tigre, et je dors sur mes 2 oreilles
C'est pas moi le plus chanceux mais je me sens pas le plus à plaindre Et j'ai compris les règles du jeu, ma vie c'est moi qui vais la peindre Alors je vais y mettre le feu en ajoutant plein de couleurs Moi quand je regarde par la fenêtre je vois que le béton est en fleur J'ai envie d'être au coeur de la ville et envie d'être au bord de la mer De voir le delta du Nil et j'ai envie d'embrasser ma mère J'ai envie d'être avec les miens et j'ai envie de faire des rencontres J'ai les moyens de me sentir bien et ça maintenant je m'en rends compte Je voulais pas écrire un texte « petite maison dans la prairie » Mais j'étais de bonne humeur et même mon stylo m'a souri Et puis je me suis demandé si j'avais le droit de pas être rebelle D'écrire un texte de slam pour affirmer que la vie est belle Si tu me chambres je m'en bats les reins, parfois je me sens inattaquable Parce que je suis vraiment serein et je suis pas prêt de péter un câble La vie c'est gratuit je vais me resservir et tu devrais faire pareil Moi je me couche avec le sourire et je dors sur mes 2 oreilles
La vie c'est gratuit je vais me resservir et ce sera toujours pareil Moi je me couche avec le sourire et je dors sur mes 2 oreilles | |
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| Sujet: Re: GRAND CORPS MALADE : MIDI 20 Lun 5 Juin - 12:33 | |
| 04 ; MIDI 20 :
Je suis né tôt ce matin, juste avant que le soleil comprenne Qu'il va falloir qu'il se lève et qu'il prenne son petit crème Je suis né tôt ce matin, entouré de plein de gens bien Qui me regardent un peu chelou et qui m'appellent Fabien Quand le soleil apparaît j'essaie de réaliser ce qu'il se passe Je tente de comprendre le temps et j'analyse mon espace Il est 7 heures du mat' sur l'horloge de mon existence Je regarde la petite aiguille et j'imagine son importance Pas de temps à perdre ce matin, je commence par l'alphabet Y'a plein de choses à apprendre si tu veux pas finir tebê C'est sûr, je serais pas un génie mais ça va y'a pire Sur les coups de 7 heures et demie j'ai appris à lire et à écrire La journée commence bien, il fait beau et je suis content Je reçois plein d'affection et je comprends que c'est important Il est bientôt 9 heures et demie et j'aborde l'adolescence En pleine forme, plein d'envie et juste ce qu'il faut d'insouciance Je commence à me la raconter, j'ai plein de potes et je me sens fort Je garde un peu de temps pour les meufs quand je suis pas en train de faire du sport Emploi du temps bien rempli, et je suis à la bourre pour mes rencards Putain la vie passe trop vite, il est déjà 11 heures moins le quart Celui qui veut me viser, je lui conseille de changer de cible Me toucher est impossible, à 11 heures je me sens invincible Il fait chaud, tout me sourit, il manquait plus que je sois amoureux C'est arrivé sans prévenir sur les coups d'11 heures moins 2 Mais tout à coup, alors que dans le ciel, y'avait pas un seul nuage A éclaté au-dessus de moi un intolérable orage Il est 11 heures 08 quand ma journée prend un virage Pour le moins inattendu alors je tourne mais j'ai la rage Je me suis pris un éclair comme un coup d'électricité Je me suis relevé mais j'ai laissé un peu de mobilité Mes tablettes de chocolat sont devenues de la marmelade Je me suis fait à tout ça, appelez moi Grand Corps Malade Cette fin de matinée est tout sauf une récréation A 11 heures 20 je dois faire preuve d'une bonne dose d'adaptation Je passe beaucoup moins de temps à me balader rue de la Rép' Et j'apprends à remplir les papiers de la Cotorep J'ai pas que des séquelles physiques, je vais pas faire le tho-my Mais y'a des cicatrices plus profondes qu'une trachéotomie J'ai eu de la chance je suis pas passé très loin de l'échec et mat Mais j'avoue que j'ai encore souvent la nostalgie de 10 heures du mat' A midi moins le quart, j'ai pris mon stylo bleu foncé J'ai compris que lui et ma béquille pouvaient me faire avancer J'ai posé des mots sur tout ce que j'avais dans le bide J'ai posé des mots et j'ai fait plus que combler le vide J'ai été bien accueilli dans le cercle des poètes du bitume Et dans l'obscurité, j'avance au clair de ma plume J'ai assommé ma pudeur, j'ai assumé mes ardeurs Et j'ai slamé mes joies, mes peines, mes envies et mes erreurs Il est midi 19 à l'heure où j'écris ce con d'texte Je vous ai décrit ma matinée pour que vous sachiez le contexte Car si la journée finit à minuit, il me reste quand même pas mal de temps J'ai encore tout l'après-midi pour faire des trucs importants C'est vrai que la vie est rarement un roman en 18 tomes Toutes les bonnes choses ont une fin, on ne repousse pas l'ultimatum Alors je vais profiter de tous les moments qui me séparent de la chute Je vais croquer dans chaque instant, je ne dois pas perdre une minute Il me reste tellement de choses à faire que j'en ai presque le vertige Je voudrais être encore un enfant mais j'ai déjà 28 pijes Alors je vais faire ce qu'il faut pour que mes espoirs ne restent pas vains D'ailleurs je vous laisse, là c'est chaud, il est déjà midi 20. | |
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| Sujet: Re: GRAND CORPS MALADE : MIDI 20 Lun 5 Juin - 12:35 | |
| 05 ; CA PEUT CHEMAR :
(John Pucc' Chocolat : ) Combien de bonnes âmes s'attendriront sur notre parcours Peut-être les mêmes qui à l'ancienne n'auraient jamais cru qu'en ce jour Le soleil caresserait nos ailes en donnant raison à notre zèle P'tite tête tu m'traitais de brêle... mes ambitions tu t'foutais d'elles.. Mais hélas, pour ta gouverne, sache qu'on a bien repris les rênes Aussi sûr qu'on se démène pour ne jamais plus être à la traine On nous disait qu'ça craint là d'où l'on vient pour compter vivre de nos passions Au point qu'elles nous consument à petit feu sans rémission J'ai dû slalomer pieds nus et sans skis Il m'a fallu traverser la toundra et plus sans huskies Pour devenir maître de mon devenir j'ai frôlé la crucifixion Mais j'en ai conclu que nos rêves sont à notre portée Encore faut-il accepter de souffrir pour les mériter Alors si tu doutes et qu't'en as marre surtout n'enterre jamais l'espoir Sur la pendule des acharnés à tout moment « ça peut chémar » !
(Grand Corps Malade : ) Des projets, nous et nos potes, on en a eu plein nos poches Trouver la bonne idée au bon moment pour ne pas rater le coche Quels que soient les domaines : social, culture ou dans le sport Il nous fallait tenter notre chance, on ne pouvait pas avoir tort Des idées les plus farfelues aux projets les plus tangibles Etions-nous simplement têtus, rien ne paraissait inaccessible Le plus grand des océans devenait pour nous une petite mare Lorsque cette phrase résonnait : « je te jure ça peut chémar »
(JPC : ) Ma raison d'être a pris le pas sur ma raison sociale A toutes les prisons du paraître j'ai mis un retourné facial Aviez-vous remarqué que l'ascenseur social est bloqué Et qu'les experts ont bien mieux à faire que d'le réparer Sur ma lancée j'devais poursuivre alors j'ai pris les escaliers Mais à ma grande surprise, y'avait plus de marches après le premier palier On a donc dû relever les manches, taffer dur même les dimanches, quitte à se faire bébar Et dans nos têtes on se répétait en boucle « t'inquiète, un jour ça va chémar » !
(GCM : ) Je me souviens même plus vraiment quel était notre but final Voir le quotidien différemment, tenter un truc original Evidemment ne soyons pas naïfs, on voulait aussi faire des sous Mais si c'était le seul objectif, on aurait souvent été déçus Finalement notre ambition, c'était de se créer des rêves S'offrir une vraie récréation, que le réel nous offre une trêve Et puis surtout être fiers de construire avec ses potes On avait besoin de ça, grandir pour changer d'époque Combien d'heures accumulées en bas de chez toi dans la voiture A refaire le monde et à refaire notre futur Combien d'idées d'excités on a citées au pied de ta cité Et si t'es comme moi, tu referais la même sans hésiter
(JPC : ) A tous les gosses meurtris de briller dans l'indifférence D'une société qui les néglige puis les accuse de nonchalance Un hymne à Mère Patrie qui brise le talent et passe son cri sous silence Une clameur se fait entendre et bat la mesure en cadence « France ! » des fois je te hais, parfois tu m' émeus Mais souvent je me tais car je sais qu'au fond je t'aime... Mais il serait temps que tu rendes hommage à tous ces talents détruits Fais donc ton tri au mérite et il y aura beaucoup moins d'aigris Beaucoup moins de jeune épris du lointain modèle états-unien Parce que réussir ailleurs reste encore le seul moyen d'obtenir ton soutien Si beaucoup se barrent, c'est pour chasser des chimères aut'part que dans leurs cauchemars Rappelle-les sur tes terres et montre-leur qu'ici aussi pour eux ça peut chémar !
(GCM : ) Alors on a monté des projets loin des projecteurs Pour éviter les projectiles des rageurs jeteurs de sorts Est-ce la mentalité de banlieue ou la mentalité française Mais les meilleures idées sont souvent celles qui se taisent Doit-on vraiment changer d'envie ou changer d'environnement Pour se fixer des objectifs et les atteindre ouvertement Des mecs qui te jettent le mauvais oeil, on en connaît depuis le préau Je dois avouer que même entre nous, on s'est pas toujours tirés vers le haut Mais fini de s'imposer notre propre censure, on n'a pas de sang sur les mains Alors pourquoi ne pas être sûrs qu'on est sur le bon chemin Nous n'étions pas forts mais ce passé nous a formés et plus jamais je me marre Quand j'entends cette phrase résonnait : "Je te jure ça peut chémar". | |
| | | Mage' Uscule Magistrat Lyrical (admin)
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| Sujet: Re: GRAND CORPS MALADE : MIDI 20 Lun 5 Juin - 12:37 | |
| 06 ; SIXIEME SENS :
La nuit est belle, l'air est chaud et les étoiles nous matent Pendant qu'on kiffe et qu'on apprécie nos plus belles vacances La vie est calme, il fait beau, il est 2 heures du mat' On est quelques sourires à partager notre insouciance C'est ce moment là, hors du temps, que la réalité a choisi Pour montrer qu'elle décide et que si elle veut elle nous malmène Elle a injecté dans nos joies comme une anesthésie Souviens-toi de ces sourires, ce sera plus jamais les mêmes Le temps s'est accéléré d'un coup et c'est tout mon futur qui bascule Les envies, les projets, les souvenirs, dans ma tête y'a trop de pensées qui se bousculent Le choc n'a duré qu'une seconde mais ses ondes ne laissent personne indifférent « Votre fils ne marchera plus », voilà ce qu'ils ont dit à mes parents Alors j'ai découvert de l'intérieur un monde parallèle Un monde où les gens te regardent avec gêne ou avec compassion Un monde où être autonome devient un objectif irréel Un monde qui existait sans que j'y fasse vraiment attention Ce monde-là vit à son propre rythme et n'a pas les mêmes préoccupations Les soucis ont une autre échelle et un moment banal peut être une très bonne occupation Ce monde là respire le même air mais pas tout le temps avec la même facilité Il porte un nom qui fait peur ou qui dérange : les handicapés On met du temps à accepter ce mot, c'est lui qui finit par s'imposer La langue française a choisi ce terme, moi j'ai rien d'autre à proposer Rappelle-toi juste que c'est pas une insulte, on avance tous sur le même chemin Et tout le monde crie bien fort qu'un handicapé est d'abord un être humain Alors pourquoi tant d'embarras face à un mec en fauteuil roulant Ou face à une aveugle, vas-y tu peux leur parler normalement C'est pas contagieux pourtant avant de refaire mes premiers pas Certains savent comme moi qu'y a des regards qu'on oublie pas C'est peut-être un monde fait de décence, de silence, de résistance Un équilibre fragile, un oiseau dans l'orage Une frontière étroite entre souffrance et espérance Ouvre un peu les yeux, c'est surtout un monde de courage Quand la faiblesse physique devient une force mentale Quand c'est le plus vulnérable qui sait où, quand, pourquoi et comment Quand l'envie de sourire redevient un instinct vital Quand on comprend que l'énergie ne se lit pas seulement dans le mouvement Parfois la vie nous teste et met à l'épreuve notre capacité d'adaptation Les 5 sens des handicapés sont touchés mais c'est un 6ème qui les délivre Bien au-delà de la volonté, plus fort que tout, sans restriction Ce 6ème sens qui apparaît, c'est simplement l'envie de vivre. | |
| | | Mage' Uscule Magistrat Lyrical (admin)
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| Sujet: Re: GRAND CORPS MALADE : MIDI 20 Lun 5 Juin - 12:38 | |
| 07 ; JE CONNAISSAIS PAS PARIS LE MATIN :
J'ai pris mon réveil de vitesse et ça c'est assez rare Je me suis levé sans lui sans stress, pourtant je m'étais couché tard J'ai mis Morphée à l'amende en plus dehors y'a un pur temps Pas question que la vie m'attende, j'ai un rendez-vous important Ce matin mon tout petit dej' n'a pas vraiment la même odeur Ce matin mon parking tout gris n'a pas vraiment la même couleur Je sors pour une occasion spéciale que je ne dois pas rater Ce matin j'ai un rencard avec un moment de liberté C'est qu'après pas mal d'études et 4 ans de taf à plein temps Je me suis permis le luxe de m'offrir un peu de bon temps Plus d'horaires à respecter, finies les semaines de 40 heures Finies les journées enfermé, adieu la gueule des directeurs J'ai rendez-vous avec personne, à aucun endroit précis Et c'est bien ça qui cartonne écoute la suite de mon récit Aujourd'hui, j'ai rien à faire et pourtant je me suis levé tôt A mon ancienne vie d'affaires, j'ai posé un droit de véto C'est un parcours fait de virages, de mirages, j'ai pris de l'âge Je nage vers d'autres rivages, d'une vie tracée je serai pas un otage Un auteur de textes, après un point je tourne la page Pour apprécier demain et mettre les habitudes en cage Je sais pas où je vais aller je me laisse guider par mon instinct Fasciné par cette idée je kiffe tout seul c'est mon instant Le soleil me montre la direction, ne crois pas que j'enjolive C'est un moment plein d'émotion... attends j'avale ma salive Je veux checker les éboueurs et aux pervenches rouler des pelles Y'a du bon son dans la voiture quand j'arrive Porte de La Chapelle Alors je m'enfonce dans Paris comme si c'était la première fois Je découvre des paysages que j'ai pourtant vus 500 fois Je crois que mon lieu de rendez-vous sera cette table en terrasse Café-croissant-stylo-papier, ça y est tout est en place Je vois plein de gens autour de moi qui accélèrent le pas Ils sont pressés et je souris car moi je ne le suis pas Je connaissais pas Paris le matin et son printemps sur les pavés Ma vie redémarre pourtant on peut pas dire que j'en ai bavé La route est sinueuse, je veux être l'acteur de ses tournants C'est mon moment de liberté, je laisserais pas passer mon tour, non C'est un parcours fait de virages, de mirages, j'ai pris de l'âge Je nage vers d'autres rivages, d'une vie tracée je serai pas un otage Un auteur de textes, après un point je tourne la page Pour apprécier demain et mettre les habitudes en cage Puis je vois passer une charmante dans un beau petit tailleur Elle me regarde comme on regarde un beau petit chômeur Quand je la vois elle m'esquive et fait celle qui ne m'a pas calculé Je réalise avec plaisir que socialement j'ai basculé Il est lundi 10h et j'ai le droit de prendre mon temps Mon teint, mon ton sont du matin et y'a personne qui m'attend Y'a tellement de soleil qu'y a que le ciment qui fleurit pas Il est lundi 11h et moi je traîne dans Ris-Pa Loin de moi l'envie de faire l'apologie de l'oisiveté Mais elle peut aider à se construire, laisse moi cette naïveté Puis de toute façon j'ai mieux à faire que me balader dans Paname Dès demain je vois des enfants pour leur apprendre à faire du slam Je connaissais pas Paris le matin, voilà une chose de réparée Je sais pas trop ce qui m'attend mais ce sera loin d'une vie carrée Moi j'ai choisi une voie chelou, on dirait presque une vie de bohème Mais je suis sûr que ça vaut le coup, moi j'ai choisi une vie de poèmes. | |
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| Sujet: Re: GRAND CORPS MALADE : MIDI 20 Lun 5 Juin - 12:39 | |
| 08 ; CHERCHEUR DE PHASES :
Lui il a traversé tout le pays pour atteindre le Grand Ouest Equipé d'un vieux fute, d'un gros sac et d'une veste Il se prend pour un aventurier, à raison ou à tort Il est parmi tant d'autre un simple chercheur d'or Il retourne toutes les rivières en secouant son tamis Il traque la moindre lueur, il en rêve même la nuit Il soulève chaque caillou pour voir ce qu'il y a en dessous Il lui arrive même de chercher jusqu'à s'en rendre saoul Il ausculte tous les grains de sable pour dénicher la pépite Il sait prendre son temps, ne jamais aller trop vite Quand il rentres chez lui, je te jure qu'il cherche encore Ses yeux sont des radars, c'est un vrai chercheur d'or Ca lui a pris un beau jour en voyant les autres partir Il s'est dit pourquoi pas moi, je pourrai peut-être m'enrichir Et puis parcourir le monde avec son sac à dos C'est peut-être au bout du compte le plus beau des cadeaux Quand il trouve un peu d'or, pour lui plus rien n'existe Il ne voit plus, n'entend plus, il est comme un autiste Alors il en veut plus, il chercherait jusqu'à sa mort Il est parmi tant d'autre un simple chercheur d'or
Moi j'ai traversé toute la pièce pour atteindre mon petit bureau Equipé de ma main droite, une feuille et un stylo Je me prends pour un poète, p't'être un vrai, p't'être un naze Je suis parmi tant d'autres un simple chercheur de phases Je retourne toutes les phrases en secouant mon esprit Je traque la moindre rime et j'en rêve même la nuit Je soulève chaque syllabe pour voir ce qu'il y a en dessous Il m'arrive même de chercher jusqu'à m'en rendre saoul J'ausculte tous les mots pour dénicher la bonne terminaison Je sais prendre mon temps, la patience guide ma raison Même quand je sors de chez moi, je profite de la moindre occaz Pour pécho de l'inspiration, j'suis un chercheur de phases Ca m'a pris petit à petit en voyant les autres écrire J'me suis dit poser mes textes, ça pourrait me faire plaisir Et puis trouver le bon mot et le mettre à la bonne place C'est peut-être ça le plus kiffant, la bonne rime efficace Quand je trouve une bonne phase, pour moi plus rien n'existe Je ne vois plus, n'entend plus, je suis comme un autiste Alors j'en veux plus, je veux qu'on se souvienne de mon blaze Je suis parmi tant d'autres, un simple chercheur de phases
Son Grand Ouest, c'est mon petit bureau, t'as vu le parallèle frérot Et si tu pars à Lille, t'es zéro, car ça se passe là dans ton petit bistrot Moi je fais le pari que tu te tapes des barres dans tous les bars de Paris Mais si tu ris pas et que tu te barres dans ta barre, oublie mon pari Car si je viens juste dire des mots, tu peux pas me maudire Même si je fais ni du Rimbaud ni du Shakespeare, j'sais qu'y a pire Je te jure, respire ! Je pourrais faire du Britney Spears Te faire kiffer toi même tu sais que c'est à ça que j'aspire Moi je veux écrire des tas de phases et te les sortir avec un bon phrasé Je veux t'envahir de phrases quitte à ce que tu te sentes déphasé C'est pas avec des jeux de mots que je vais pouvoir dire que je pèse Encore moins que je vais pouvoir pécho Jennifer Lopez Mais si tu m'écoutes, c'est déjà une victoire Et coûte que coûte, je ferai tout pour faire kiffer mon auditoire Et même si ce texte, c'est pas encore l'extase T'auras compris le contexte, j'suis un chercheur de phases. | |
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| Sujet: Re: GRAND CORPS MALADE : MIDI 20 Lun 5 Juin - 12:41 | |
| 09 ; PAROLE DU BOUT DU MONDE :
(Rouda : ) Qui a dit un jour que les paroles s'envolent et que les écrits restent Et qui dira que cette histoire ne fut qu'une parabole de deux poètes à la plume trop leste Des montagnes de l'Est elle traverse les rivières du grand Ouest Puis serpente et s'entête jusqu'à se fondre dans l'asphalte
(GCM : ) C'est l'histoire d'un récit qui traverse le monde comme tu tournes les pages de ton atlas On m'a dit qu'il était conté par un mec très vieux, je parle pas du Père Fouras Mais d'un ancien respecté à la voix aussi profonde que les rides de son visage Je te parle de son récit qui pendant des décennies a traversé plus d'un paysage
(Rouda : ) C'est l'histoire d'un tour du monde d'une course autour de la planisphère Un moment hors de l'espace-temps où les secondes se comptent en millénaires Ce n'est pas un conte mais un poème mi-phénomène paranormal Mi-parole libre qui se promène forcément ça se passe à l'oral
(GCM : ) C'est l'histoire d'un voyage fantastique auquel ont participé plus d'un élément Qui, lors d'une existence classique, ne se croisent pas forcément Ce voyage un peu magique, comme tout le monde tu en as entendu parler Moi je l'ai connu un soir de pleine lune devant un grand ciel étoilé
(Rouda : ) Moi je crois bien que c'est le vent qui est venu me la souffler Et ça m'a fait l'effet d'un sédatif car à vrai dire ça m'a troublé
(GCM : ) Cette histoire, je donnerais tout pour connaître son origine exacte T'sais quoi Rouda on va remonter à sa source chacun de son côté, tel est notre pacte
(Rouda : ) Ok Grand Corps Malade je te souhaite une balade planétaire Je te laisse donner le top départ et le choix dans l'hémisphère
(GCM : ) Tu devras fouiller dans 2 continents, moi 3, s'il faut on se retrouve dans 10ans Mais comme j'ai plus de terres que toi, tu te taperas aussi le fond des océans Bon voyage ! Que le meilleur gagne !
(Rouda : ) J'ai commencé à observer les territoires les plus classiques Le tableau noir des facultés aux discours très académiques J'ai entendu les cris d'une parole qui s'endort dans des débats soporifiques Des conférences, des galeries d'art et même des visites guidées au coeur des quartiers historiques
(GCM : ) J'ai commencé ma quête en questionnant mon voisin de palier Il est tellement vieux qu'à un bout de cette histoire il est forcément lié Il m'a conseillé d'enquêter dans un petit village montagnard Mais les gens que j'ai croisés là-bas avaient étrangement perdu la mémoire
(Rouda : ) Sur mon itinéraire j'avais quelques antiquaires Je n'y ai trouvé que des mots en vieux français et des paroles pleines de poussière J'ai rencontré deux trois coiffeurs et leurs récits légendaires A la racine j'ai tout compris de la théorie de la pesanteur J'ai donc pris de la hauteur j'ai fait pas mal d'aller-retours J'ai été rapide ou plein de lenteur mais la durée de mon parcours S'étale sur le Maghreb et ses conteurs jusqu'aux tavernes de Singapour Des tribus nomades d'orateurs aux temples de Kuala Lumpur J'ai vu des mots d'absence des mots laissés sur une porte et même des mots d'amour J'ai parfois pris le mauvais sens et plus j'ai fait la connaissance des nouveaux troubadours
(GCM : ) J'ai compris que c'que je cherchais avait quelque chose de secret Et que cette histoire était fragile comme un mot écrit à la craie Je scrutais la nuit dans des ruelles sombres aux odeurs de pisse Quand un vieux clochard me lança enfin sur une bonne piste Il m'a dit d'aller interroger un scientifique, j'étais d'accord Mais celui-ci m'a rien appris, j'ai juste révisé le théorème de Pythagore Alors je suis allé voir les plus grands philosophes du continent Mais ils m'ont saoulé, j'préfèrais encore mon vieux voisin incontinent J'ai rencontré des tas de personnes, de Reykjavik à Pékin Des groupes de jeunes rappeurs aux vieux griots africains... mais en vain
(GCM & Rouda : ) J'ai vu des mots tendres, j'ai vu des mots d'excuse, j'ai vu des gros mots J'ai vu des mots à prendre des mots qui accusent et même des mots en trop J'ai vu des mots passants, j'ai vu des mots vexants, j'ai vu des mots tranchants comme un pieux J'ai vu des mots qui immobilisent des mots sans mobile et même des mots creux J'ai vu des Mohammed, j'ai vu des Mauricette J'ai surtout vu que j'avais fait ce voyage pour rien J'ai vu de mauvais mots, j'ai vu des bons moments Et que finalement la source n'était pas si loin Cette histoire, c'est la tienne, c'est la mienne, elle est bien réelle C'est l'histoire du langage universel faîtes qu'elle soit éternelle J'sais pas pour toi Grand Corps Malade mais notre fin de texte me semble un peu trop solennelle C'est vrai Rouda mais l'important c'est peut-être juste qu'elle soit belle Ca leur paraîtra peut-être bête encore plus con que deux poètes Mais j'ai encore envie de la dire : que vive la parole libre ! En tout cas c'qui est net, c'est que cette histoire vit dans toutes nos têtes Et qu'on continueras à la vivre jusqu'aux toutes dernières pages de notre propre livre Bon voyage ! Que le meilleur gagne ! | |
| | | Mage' Uscule Magistrat Lyrical (admin)
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| Sujet: Re: GRAND CORPS MALADE : MIDI 20 Lun 5 Juin - 12:42 | |
| 10 ; ATTENTAT VERBAL :
C'est quoi, c'est qui, ces mecs chelous qui viennent pour raconter leur vie C'est elle, c'est lui, c'est nous, on vient même si t'as pas envie Mais t'écoutes un tout petit bout, p't'être bien que t'en sortiras ravi Et ça c'est important pour nous, c'est grâce à ça qu'on se sent en vie J'aime ces attaques un peu surprise, c'est un attentat verbal On a faim de se faire entendre, moi j'ai l'appétit cannibale Certains diront que c'est un peu naze et d'autres que c'est franchement d'la balle Quoi qu'il se passe on poursuivra mais croit pas que ton avis m'est égal Capables de faire irruption dans des endroits inattendus Dans des bars et des théâtres, tu nous a déjà entendus Mais on a déboulé aussi dans des collèges, dans des lycées Dans des squares ou dans la rue, on a posé, toi même tu sais Le principe est clair : lâcher des textes là où et quand tu t'y attends pas Claquer des mots un peu partout et que ça pète comme un attentat Dans des salles ou en plein air, laisser des traces, faire des ravages Va demander au 129H ce qu'on appelle le slam sauvage On pose des textes énervés, ou de geon-pi sentimental On aborde un peu tous les thèmes avec ou sans instrumental Mentalement près à proposer partout un intermède vocal Une interruption sonore, un homicide amical Si je vois de l'écoute dans tes yeux, je voudrai te dire merci Et tu pourras me croiser partout sauf sur la scène à Bercy J'ai tes paroles pour te réveiller et j'en ai pour te bercer Et je te les offre sous les projecteurs ou dans le RER C Le plaisir de capter des regards un peu déstabilisés Qui se disent ceux-là, ils ont pas peur de se ridiculiser Le plaisir de capter des regards parfois remplis d'émotion Dans ces cas-là, on sait qu'on a passé le test avec mention On prend la parole à l'apéro et on la prend au dessert Même si les plus sceptiques nous disent « mais à quoi ça sert ? » A pas grand chose c'est vrai, j'avoue, si ce n'est à partager Des bons mots, des bons moments et des lyrics engagés C'est un poème, c'est une chanson, c'est du rap ou du slam Ferait tellement plaisir qu'après ce texte tu t'enflammes Appelle ça un égo-trip ou appelle ça du freestyle On est solide comme de la brique et fragile comme du cristal Les mots sont nos alliés, on les aime comme maître Capello Puis on les laisse s'envoler en musique ou a capella Et comme des flèches ils tracent, lancés par nos cordes vocales Puis on les entend résonner comme une bombe dans un bocal On arrive comme un accident dans des endroits insolites Tu nous verras souvent en groupe, on vient rarement en soliste Et même si tu restes à l'abri, il faut jamais que tu t'emballes Tu peux subir à tout moment, un attentat verbal Maintenant tu sais qui c'est, ces mecs chelous qui viennent raconter leur vie C'est elle, c'est lui, c'est nous, on vient même si t'as pas envie Mais t'écoutes un tout petit bout, p't'être bien que t'en sortiras ravi Et ça c'est important pour nous, c'est grâce à ça qu'on se sent en vie. | |
| | | Mage' Uscule Magistrat Lyrical (admin)
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| Sujet: Re: GRAND CORPS MALADE : MIDI 20 Lun 5 Juin - 12:43 | |
| 11 ; LES VOYAGES EN TRAIN :
J'crois que les histoires d'amour c'est comme les voyages en train, Et quand je vois tous ces voyageurs parfois j'aimerais en être un, Pourquoi tu crois que tant de gens attendent sur le quai de la gare, Pourquoi tu crois qu'on flippe autant d'arriver en retard.
Les trains démarrent souvent au moment où l'on s'y attend le moins, Et l'histoire d'amour t'emporte sous l'oeil impuissant des témoins, Les témoins c'est tes potes qui te disent au revoir sur le quai, Ils regardent le train s'éloigner avec un sourire inquiet, Toi aussi tu leur fais signe et tu imagines leurs commentaires, Certains pensent que tu te plantes et que t'as pas les pieds sur terre, Chacun y va de son pronostic sur la durée du voyage, Pour la plupart le train va derailler dès le premier orage.
Le grand amour change forcément ton comportement, Dès le premier jour faut bien choisir ton compartiment, Siège couloir ou contre la vitre il faut trouver la bonne place, Tu choisis quoi une love story de première ou d'seconde classe.
Dans les premiers kilomètres tu n'as d'yeux que pour son visage, Tu calcules pas derrière la fenêtre le défilé des paysages, Tu te sens vivant tu te sens léger tu ne vois pas passer l'heure, T'es tellement bien que t'as presque envie d'embrasser le controleur.
Mais la magie ne dure qu'un temps et ton histoire bât de l'aile, Toi tu te dis que tu n'y est pour rien et que c'est sa faute à elle, Le ronronement du train te saoule et chaque virage t'écoeure, Faut que tu te lèves que tu marches tu vas te dégourdir le coeur.
Et le train ralentit et c'est déjà la fin de ton histoire, En plus t'es comme un con tes potes sont restés à l'autre gare, Tu dis au revoir à celle que tu appelleras désormais ton ex, Dans son agenda sur ton nom elle va passer un coup de tipex.
C'est vrai que les histoires d'amour c'est comme les voyages en train, Et quand je vois tous ces voyageurs parfois j'aimerais en être un, Pourquoi tu crois que tant de gens attendent sur le quai de la gare, Pourquoi tu crois qu'on flippe autant d'arriver en retard.
Pour beaucoup la vie se résume à essayer de monter dans le train, A connaitre ce qu'est l'amour et se découvrir plein d'entrain, Pour beaucoup l'objectif est d'arriver à la bonne heure, Pour réussir son voyage et avoir accès au bonheur.
Il est facile de prendre un train encore faut il prendre le bon, Moi je suis monté dans deux trois rames mais c'était pas le bon vagon, Car les trains sont crapricieux et certains sont innaccessibles, Et je ne crois pas tout le temps qu'avec la SNCF c'est possible.
Il y a ceux pour qui les trains sont toujours en grèves, Et leurs histoires d'amour n'existent que dans leurs rêves, Et y'a ceux qui foncent dans le premier train sans faire attention, Mais forcément ils descendront dessus à la prochaine station, Y'a celles qui flippent de s'engager parce qu'elles sont trop émotives, Pour elles c'est trop risqué de s'accrocher à la locomotive, Et y'a les aventuriers qu'enchainent voyages sur voyages, Dès qu'une histoire est terminée ils attaquent une autre page.
Moi après mon seul vrai voyage j'ai souffert pendant des mois, On s'est quitté d'un commun accord mais elle était plus d'accord que moi, Depuis je traine sur les quais je regarde les trains au départ, Y'a des portes qui s'ouvrent mais dans une gare je me sent à part.
Il parait que les voyages en train finissent mal en général, Si pour toi c'est le cas accroche toi et garde le moral, Car une chose est certaine y'aura toujours un terminus, Maintenant tu es prévenu la prochaine fois tu prendras le bus. | |
| | | Mage' Uscule Magistrat Lyrical (admin)
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| Sujet: Re: GRAND CORPS MALADE : MIDI 20 Lun 5 Juin - 12:44 | |
| 12 ; J'AI OUBLIE :
J'ai oublié de commencer ce texte par une belle introduction J'ai oublié de vous préparer avant d'entrer en action J'ai oublié de vous prévenir que je m'aperçois que dans ma vie J'ai oublié pas mal de choses si vous voulez mon avis J'ai oublié d'être sage, j'ai oublié d'être prudent J'ai oublié de me ménager et je me suis cassé les dents On m'a dit qu'on ne pouvait pas être et avoir été Moi j'ai oublié de faire attention a moi une nuit d'été J'ai oublié ce que c'est de courir derrière un ballon J'ai oublié d'être fort comme Achille et son talon J'ai oublié de remercier mes parents pour tout ce qu'ils ont fait Mais je suis pas doué pour ce genre de trucs, c'est pas moi le fils parfait J'ai oublié de prendre des risques dans l'ensemble de mon parcours Et quand je regarde derrière moi, parfois j'ai le souffle court J'ai traversé les années plus vite qu'on passe un péage J'ai oublié de prendre le temps de voir passer les nuages J'ai oublié d'écrire un texte sur la force de l'amitié Qui met l'amour à l'amende dont la faiblesse me fait pitié Y'a pas beaucoup de meufs qui m'ont vraiment fait me retourner J'ai oublié de tomber amoureux depuis quelques années J'ai oublié d'imaginer de quoi seront faites les années prochaines Et quand on me parle de l'avenir, j'ai tendance à changer de chaîne J'ai oublié de payer mon amende pour m'être garé devant la station Tant pis pour moi, maintenant j'ai 30% de majoration J'ai oublié de faire en sorte que ce texte soit structuré Ca part dans tous les sens tant que ma feuille n'est pas saturée J'ai oublié de mettre des baggys et des ensembles en peau de pêche J'ai oublié d'avoir du style et c'est comme ça depuis la crèche J'ai oublié de chialer depuis un sacré bout de temps Une sorte de sécheresse ophtalmique, s'en est presque inquiétant Je sais pas si c'est normal mais c'est vrai que pour être franc La dernière fois que j'ai versé une larme, on achetait le pain avec des francs Dans ces vers, j'ai oublié d'arrêter de parler de moi J'ai oublié de m'oublier comme un premier samedi du mois J'ai l'impression de me mettre à poil depuis bientôt un quart d'heure Sur ce coup là j'ai oublié de garder pas mal de pudeur J'ai oublié de croire en l'existence d'un être supérieur J'aime pas les jeux de hasard j'ai toujours été mauvais parieur Par ailleurs, tant mieux, car je ne pourrais pas m'empêcher De me dépêcher de me sauver pour pas confesser mes péchés J'ai la pêche et à cette façade, faut pas forcément te fier J'ai pas oublié d'être un con fier qu'a du mal à se confier J'ai oublié de me plaindre quand ça en valait la peine J'ai oublié d'ouvrir les vannes quand la coupe était pleine A ce putain de texte, j'ai oublié de trouver une chute Comme un cascadeur qui saute d'un avion sans parachute Mais chut ! Faut que je me taise, car maintenant c'est la fin... ... . A vrai dire pas tout à fait car pour l'instant j'ai encore faim J'ai oublié d'écrire ce que je crois et ce que je pense vraiment J'ai oublié de croire à ce que j'écris machinalement Mais finalement c'est peut-être mieux car se rappeler c'est subir J'ai oublié de penser qu'il était préférable de se souvenir J'ai oublié mon flow, j'ai oublié mon stylo J'ai oublié mon micro et j'ai oublié tous les mots J'ai oublié des tas de sujets, vous avez compris le concept Alors pour pas trop vous saoulez je vais m'arrêter d'un coup sec. | |
| | | Mage' Uscule Magistrat Lyrical (admin)
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| Sujet: Re: GRAND CORPS MALADE : MIDI 20 Lun 5 Juin - 12:44 | |
| 13 ; VU DE MA FENETRE :
Vu de ma fenêtre, y'a que des bâtiments Si j'te disais que je vois de la verdure, tu saurais que je mens Et puis pour voir un bout de ciel, faut se pencher franchement Vu de ma fenêtre, y'a des petits qui font du skate, ça fait un bruit, t'as mal à la tête Et puis y'a des gars en bas qui galèrent Ils sont là, ils font rien, ils prennent l'air Surtout le printemps, surtout l'été, surtout l'automne, surtout l'hiver Vu de ma fenêtre, y'a vachement de passage, de Carrefour à la mairie je vois des gens de tout âge Du métro à la boulangerie, je vois toutes sortes du visages Et puis en face bien sûr, y'a Vidéo-Futur, toute la nuit, les mecs s'arrêtent devant en voiture Franchement le patron, il doit être blindé Moi aussi quand je serai grand, je veux vendre et louer des DVD Je suis aux premières loges pour les arrachages de portables, j'ai une vue très stratégique Si j'étais une poukave, je louerais mon appart comme planque aux flics Vu de ma fenêtre, y'a le café de France, juste en bas, à deux pas Il est tenu par des Rebeus, j'te jure, ça s'invente pas Y'a des meufs bien coiffées qui viennent prendre un café, Y'a des petits couples sereins qui viennent boire un coup avant d'en tirer un Et y'a des gentils poivrots qui viennent oublier leurs galères dans la bière Surtout le printemps, surtout l'été, surtout l'automne, surtout l'hiver Aux beaux jours, ils mettent même des tables en terrasse Vu de ma fenêtre, y'a plein de monde au soleil c'est ma classe Et comme je vois tout, de ma planque, comme un keuf Mes potes m'appellent avant de venir pour savoir s'il y a de la meuf Vu de ma fenêtre, celui que je vois le plus souvent c'est Ludo Il est gentil mais quand tu le croises c'est pas forcément un cadeau Si tu le supportes pendant une heure, j'te jure t'es costaud C'est le mec qu'on appelle la cerise sur le ghetto Vu de ma fenêtre, c'est pas de la télé-réalité, ni un sitcom d'AB Production Et je vois pas mal de gens qui triment et voient la vie comme une sanction Et même si face à la galère, ils préfèrent se taire, ils mettent pas de genoux à terre et le poing en l'air ils restent fiers Surtout le printemps, surtout l'été, surtout l'automne, surtout l'hiver Parce que oui, vu de ma fenêtre, je vois pas mal d'espoir Quand je vois le petit blond jouer au foot avec le petit noir Quand je vois des gens qui se bougent, quand je vois des gens qui se mettent des coups de pied au cul, Pour sortir de la zone rouge, et pour que la vie vaille le coup d'être vécue Quand je vois ces deux hommes qui boivent un coup en riant, alors qu'ils sont soi-disant différents, Parce que l »un dit « Shalom » et l'autre dit « Salam » mais putain ils se serrent la main, c'est ça l'âme de mon slam Je prends ça comme un bon signe, c'est peut-être un espoir infime Mais je te jure que je l'ai vu, c'est pas pour la rime Bon c'est vrai que vu de ma fenêtre, je vois aussi la galère, la misère, les suicidaires, et les retours au pays en charter Mais je suis un putain de rêveur, un grand optimiste, c'est une philosophie qui me suit, Alors je me dis que ça peut s'arranger. J'espère donc je suis. Vu de ma fenêtre, y'a que des bâtiments Si j'te disais que je vois de la verdure, tu saurais que je mens Et puis pour voir un bout de ciel, faut se pencher franchement Mais vas-y viens chez moi, on regardera par la fenêtre. Tu comprendras pourquoi je rigole, pourquoi je crains, pourquoi je rêve, pourquoi j'espère Surtout le printemps, surtout l'été, surtout l'automne, surtout l'hiver. | |
| | | Mage' Uscule Magistrat Lyrical (admin)
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| Sujet: Re: GRAND CORPS MALADE : MIDI 20 Lun 5 Juin - 12:45 | |
| 14 ; RENCONTRES :
C'était sur une grande route, j'marchais là d'puis des jours Voire des s'maines ou des mois, j'marchais là d'puis toujours Une route pleine de virages, des trajectoires qui dévient Un ch'min un peu bizarre, un peu tordu comme la vie Evidemment j'étais pas tout seul, j'avais envie d'faire connaissance Y'avait un tas d'personnes et personne marchait dans l'même sens Alors j'continuais tout droit mais un doute s'est installé Je savais pas c'que j'foutais là, encore moins où j'devais aller Mais en ch'min au fil du temps j'ai fait des sacrées rencontres Des trucs impressionants, faut absolument qu'j'vous raconte Ces personnages que j'ai croisé c'est pas vraiment des êtres humains Tu peux parler avec eux mais jamais leur serrer la main Tout d'abord sur mon parcours j'ai rencontré l'innocence Un être doux, très gentil mais qui manque un peu d'expérience On a marché un p'tit moment, moins longtemps que c'que j'aurais cru J'ai rencontré d'autres éléments et l'innocence a disparue Un moment sur mon ch'min, j'ai rencontré le sport Un mec physique, un peu grande gueule mais auprès d'qui tu d'viens fort Pour des raisons techniques on a du s'quitter c'était dur Mais finalement c'est bien comme ça, puis l'sport ça donne des courbatures J'ai rencontré la poésie, elle avait un air bien prétentieux Elle prétendait qu'avec les mots on pouvait traverser les cieux J'lui ai dit j't'ai d'jà croisée et franchement tu vaux pas l'coup On m'a parlé d'toi à l'école et t'avais l'air vraiment relou Mais la poésie a insisté et m'a rattrapé sous d'autres formes J'ai compris qu'elle était cool et qu'on pouvait braver ses normes J'lui ai d'mandé tu penses qu'on peux vivre ensemble ? J'crois qu'j'suis accroc Elle m'a dit t'inquiêtes le monde appartient à ceux qui rêvent trop Puis j'ai rencontré la détresse et franchement elle m'a saoulé On a discuté vite fait mais rapidement je l'ai r'foulée Elle a plein d'certitudes sous ses grands airs plein d'tension Mais vous savez quoi ? La détresse, elle a pas d'conversations Un moment sur ma route j'ai rencontré l'amour J'lui ai dit tient tu tombes bien, j'veux t'parler d'puis toujours Dans l'absolu t'es une bonne idée mais dans les faits c'est un peu nul Tu pars en couille une fois sur deux faudrait qu'tu r'travaille ta formule L'amour m'a dit écoute petit ça fait des siècles que j'fais mon taff Alors tu m'parles sur un autre ton si tu veux pas t'manger des baffes Moi j'veux bien être gentille mais faut qu'chacun y mette du sien Les humains n'font aucun effort et moi j'suis pas un magicien On s'est embrouillé un p'tit moment et c'est là qu'j'me suis rendu compte Que l'amour était sympa mais que quand même il s'la raconte Puis il m'a dit qu'il d'vait partir, il avait des rendez-vous par centaine Que ce soir il d'vait diner chez sa d'mi-soeur : la haine Avant d'partir j'ai pas bien compris, il m'a conseillé d'y croire toujours Puis s'est éloigné sans s'retourner, c'était mes derniers mots d'amour J'suis content d'l'avoir connu, ça j'l'ai bien réalisé Et je sais qu'un d'ces quatre on s'ra amené à s'recroiser Un peu plu stard sur mon ch'min j'ai rencontré la tendresse Ce qui reste de l'amour derrière les barrières que le temps dresse Un peu plus tard sur mon ch'min j'ai rencontré la nostalgie La fiancée des bons souvenirs qu'on éclaire à la bougie Assez tôt sur mon parcours j'avais rencontré l'amitié Et jusqu'à c'jour, elle marche toujours à mes côtés Avec elle j'ma tape des barres et on connait pas la routine Maintenant c'est sûr, l'amitié, c'est vraiment ma meilleure copine J'ai rencontré l'avenir mais il est resté très mystérieux Il avait la voix déformée et un masque sur les yeux Pas moyen d'mieux l'connaitre, il m'a laissé aucune piste Je sais pas à quoi il r'semble mais au moins j'sais qu'il existe J'ai rencontré quelques peines, j'ai rencontré beaucoup d'joie C'est parfois une question d'chance, souvent une histoire de choix J'suis pas au bout d'mes surprises, là d'sus y'a aucun doute Et tous les jours je continue d'apprendre les codes de ma route
C'était sur une grande route, j'marchais là d'puis des jours Voire des s'maines ou des mois, j'marchais là d'puis toujours Une route pleine de virage, des trajectoires qui dévient Un ch'min un peu bizarre, un peu tordu, un peu comme la vie. | |
| | | Mage' Uscule Magistrat Lyrical (admin)
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| Sujet: Re: GRAND CORPS MALADE : MIDI 20 Lun 5 Juin - 12:46 | |
| 15 ; MA TETE MON COEUR ET MES COUILLES :
Le corps humain est un royaume ou chaque organe veut être le roi Il y a chez l'homme 3 leaders qui essayent d'imposer leur loi Cette lutte permanente est la plus grosse source d'embrouille Elle oppose depuis toujours la tête, le coeur et les couilles Que les demoiselles nous excusent si on fait des trucs chelous Si un jour on est des agneaux et qu'le lendemain on est des loups C'est à cause de c'combat qui s'agite dans notre corps La tête, le coeur, les couilles discutent mais ils sont jamais d'accords Mon coeur est une vraie éponge, toujours prêt à s'ouvrir Mais ma tête est un soldat qui s'laisse rarement attendrir Mes couilles sont motivées, elles aimeraient bien pé-cho cette brune Mais y'en a une qui veut pas, putain ma tête me casse les burnes Ma tête a dit a mon coeur qu'elle s'en battait les couilles Si mes couilles avaient mal au coeur et qu'ça créait des embrouilles Mais mes couilles ont entendu et disent à ma tête qu'elle a pas d'coeur Et comme mon coeur n'a pas d'couilles, ma tête n'est pas prête d'avoir peur Moi mes couilles sont têtes en l'air et ont un coeur d'artichot Et quand mon coeur perd la tête, mes couilles restent bien au chaud Et si ma tête part en couilles, pour mon coeur c'est la défaite J'connais cette histoire par coeur, elle n'a ni queue ni tête Moi les femmes j'les crains, autant qu'je suis fou d'elles Vous comprenez maintenant pourquoi chez moi c'est un sacré bordel J'ai pas trouvé la solution, ça fait un moment qu'je fouille Je resterais sous l'contrôle d'ma tête, mon coeur et mes couilles. | |
| | | Mage' Uscule Magistrat Lyrical (admin)
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| Sujet: Re: GRAND CORPS MALADE : MIDI 20 Lun 5 Juin - 12:47 | |
| 16 ; TOUCHER L'INSTANT :
On a trempé notre plume dans notre envie de changer de vision De prendre une route parallèle, comme une furtive évasion On a trempé notre plume et est-ce vraiment une hérésie De se dire qu'on assume et qu'on écrit de la poésie Il existe paraît-il, un instant dans l'écriture Qui oublie la page blanche et efface les ratures Un véritable état second, une espèce de transe Qui apparaît mystérieusement et s'envole en silence Que l'on rape ou que l'on slame, on recherche ce moment Il allume une flamme qui nous éclaire brièvement Cette flamme est la preuve, laisse moi t'en faire une démo Qu'il est possible de combattre le mal par les mots C'est tout sauf une légende, on espère juste toucher l'instant Les quelques secondes du poète qui échappent à l'espace-temps Les moment rares et irréels que la quiétude inonde Rouda, n'oublie jamais notre parole du bout du monde On ressent comme une coupure dans la vie, comme un rêve On oublie les coups durs de la vie, comme une trêve C'est un phénomène puissant, je ne te parle pas d'inspiration Mais d'un souffle plus profond comme une seconde respiration On voit et on entend l'encre devenir vivante On goûte et on sent la saveur d'une rime errante On touche du doigt l'instant qui nous enveloppe de sa puissance C'est sans cesse la renaissance de l'essence même de nos cinq sens C'est le moment où on passe de l'autre côté des paysages On sympathise avec le vent et on tutoie les nuages Il fait jour en pleine nuit et il fait nuit en plein jour Profite de cet instant, il ne durera pas toujours C'est tout sauf une légende, on espère juste toucher l'instant Les quelques secondes du poète qui échappent à l'espace-temps Le moment où le voile se lève et la magie s'élance Là où j'ai croisé Souleymane au bout du sixième silence Si on a pas atteint le Nirvana, on doit en être au seuil Pourtant je suis simplement assis là devant ma feuille Peut-être que cet instant n'existe que dans mon esprit Et que je suis complètement mythomane lorsque j'écris Mais laisse moi mon stylo, y'a pas moyen que je m'arrête J'ai une envie d'écrire comme t'as une envie de cigarette Et pour m'enlever ce désir je te demanderais de repasser Car tant que je pourrais écrire je continuerai de penser Que c'est tout sauf une légende, on espère juste toucher l'instant Les quelques secondes du poète qui échappent à l'espace-temps Les moments que l'on redécouvre, que l'on connaît plus ou moins Tu l'as déjà touché Jacky, j'en suis témoin On a trempé notre plume dans notre envie de changer de vision De prendre une route parallèle, comme une furtive évasion On a trempé notre plume et est-ce vraiment une hérésie De se dire qu'on assume et qu'on écrit de la poésie. | |
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